Reprendre les études après plusieurs années de carrière est une aventure aussi excitante qu’intimidante. C’est un défi qui met à l’épreuve non seulement nos compétences académiques, mais aussi notre confiance en nous. Pour beaucoup, le véritable obstacle n’est pas un manque de capacités, mais plutôt les croyances que nous avons sur nous-mêmes en tant qu’apprenants.

J’ai moi-même vécu cette expérience à plusieurs reprises : d’abord en passant un CAP en boulangerie à l’âge de 28 ans, puis en me lançant dans un MBA à 36 ans. À chaque fois, les mêmes doutes m’ont envahi, les mêmes peurs ont resurgi, et surtout, le même discours intérieur me freinait. Mais dès le premier cours, entouré d’autres adultes dans la même situation, j’ai compris une chose essentielle : je n’étais pas seul. Et surtout, j’étais exactement à ma place.

De ces expériences, j’ai tiré de précieuses leçons que je souhaite partager avec vous. Je vous parlerai des croyances limitantes qui me freinaient et de la façon dont j’ai réussi à les surmonter. Parce que oui, il est possible de reprendre ses études à l’âge adulte et de s’épanouir pleinement dans cette aventure.

Le syndrome de l’imposteur : une réalité courante

Lors de mon premier retour sur les bancs de l’école, j’étais persuadé que j’échouerais. Chaque discussion en classe me donnait l’impression d’être à côté de la plaque, surtout la partie ou je pose des question au prof. Et oui, même si dans nos carrières on est légitime et parfois même un expert, lorsqu’on se retrouve de nouveau dans la peau d’un étudiant, on reprend la place de celui qui ne sait pas.

Ainsi lors de ma première expérience lors du CAP en Boulangerie, lorsqu’on a du faire notre premier test de pratique en solo, j’étais prêt à abandonner. Mais le professeur m’a encouragé à tenir bon, affirmant que je ne faisais pas pire que les autres. Difficile à croire, mais j’ai choisi de lui faire confiance. Et au fil du temps, mes réalisations se sont améliorés. J’ai aussi découvert que mes camarades ressentaient les mêmes incertitudes.

Aujourd’hui, en tant que mentor, j’observe le même schéma chez mes « mentorés » adultes. Ils pensent avoir un problème de compétences, alors qu’en réalité, c’est leur perception d’eux-mêmes qui freine leur réussite.

Trois défis majeurs des adultes qui reprennent les études

Lorsque nous retournons à l’école après des années d’expérience professionnelle, 3 obstacles principaux se dressent sur notre chemin :

1. Le doute et l’incertitude

Après des années passées à exceller dans un domaine professionnel, se retrouver en position de débutant est déroutant. La courbe d’apprentissage est abrupte : il faut s’adapter à de nouvelles méthodes d’étude, maîtriser des plateformes en ligne et développer une pensée critique plus poussée.

En plus de ces défis techniques, nous transportons souvent avec nous des croyances datant de notre scolarité initiale. Si nous avons déjà douté de nos capacités, ces pensées resurgissent, alimentant l’anxiété et l’autocritique.

2. La comparaison avec les autres

C’est un piège facile à éviter… en théorie. Mais en pratique, voir les autres étudiants réussir peut nous faire douter de notre propre progression. Entendre parler des notes des autres ou voir leurs réussites peut transformer notre sentiment d’accomplissement en un sentiment d’échec.

3. La peur de l’échec

Retourner à l’école représente un investissement en temps, en argent et en énergie. Beaucoup d’adultes reprennent leurs études pour progresser professionnellement, ce qui met une pression supplémentaire. Entre le travail, la famille et les études, l’idée de ne pas réussir devient paralysante.

Trois changements de mindset pour réussir

Heureusement, ces défis ne sont pas insurmontables. En modifiant notre façon de penser, nous pouvons renforcer notre confiance et améliorer nos performances académiques.

1. Remettre en question ses croyances limitantes

Nos pensées influencent notre réalité. Lorsque nous nous sentons dépassés, notre cerveau active notre critique intérieure qui nous rappelle nos échecs passés.

Il est essentiel de prendre du recul et d’analyser ces pensées : sont-elles basées sur des faits ou sur de vieilles peurs ? Remplacer ces croyances par des affirmations plus constructives nous permet de changer notre perception de nous-mêmes en tant qu’apprenants.

2. Voir les erreurs comme des opportunités

L’apprentissage est un processus où l’erreur est inévitable. Plutôt que de voir nos échecs comme des preuves de notre incompétence, nous devons les considérer comme des sources précieuses d’amélioration.

Chaque difficulté est une chance d’identifier nos lacunes et de les combler. L’important n’est pas d’être parfait, mais de progresser.

3. Pratiquer l’auto-compassion

Reprendre ses études est une démarche exigeante, qui demande patience et bienveillance envers soi-même. Plutôt que de nous critiquer durement, nous devons nous traiter avec le même respect et la même indulgence que nous offrons aux autres.

En cultivant cette bienveillance, nous osons davantage prendre des risques, poser des questions et apprendre sans crainte du jugement.

Un succès qui va bien au-delà des études

Reprendre ses études, ce n’est pas seulement obtenir un diplôme ou acquérir de nouvelles compétences. C’est une transformation profonde qui touche bien plus que l’aspect académique. En adoptant un état d’esprit de croissance, on développe une résilience et une confiance en soi qui se répercutent dans tous les domaines de notre vie.

Je l’ai vécu à chaque étape de mon parcours : du CAP ou lors de mon MBA, chaque formation m’a appris bien plus que la théorie. J’ai appris à surmonter mes doutes, à me prouver que j’étais capable d’évoluer et, surtout, à ne plus me laisser freiner par mes propres croyances limitantes.

Oui, retourner à l’école peut sembler intimidant. Mais une fois lancé, on réalise que ce n’est pas une montagne infranchissable, c’est une aventure. Une aventure qui nous rend plus forts, plus confiants et fiers du chemin parcouru. Et au final, c’est ça, la vraie réussite.