Procrastination : comprendre et reprendre le contrôle

Nous avons tous été victimes de procrastination. Ce moment où l’on sait qu’on doit agir, mais où chaque fibre de notre être semble préférer scroller sur les TikTok, regarder une vidéo ou vérifier (encore) le contenu du frigo (chacun sa procrastination). On peut légitimement se demande ; Pourquoi faisons-nous cela? Et ce, malgré les conséquences parfois désastreuses sur nos projets et nos ambitions ! j’explore dans cet article la psychologie de la procrastination, ses mécanismes, et comment reprendre le contrôle.

Le duo du procrastinateur : Le Singe et le décideur rationnel

Tim Urban, auteur et blogueur et accessoirement conférencier TedX, offre une analogie brillante pour expliquer la procrastination. Dans notre cerveau, deux forces s’affrontent constamment :

  1. Le Décideur Rationnel : il visualise l’avenir, fait des plans et priorise les tâches en fonction de nos objectifs à long terme.
  2. Le Singe de la Gratification Instantanée : une créature impulsive qui cherche uniquement le plaisir immédiat, sans tenir compte des conséquences futures.

Le Singe prend souvent le contrôle, nous entraînant dans ce qu’Urban appelle le « terrain de jeu sombre », un espace où nous nous engageons dans des activités futiles tout en ressentant culpabilité et anxiété.

Exemple frappant : Urban raconte avoir écrit une thèse de 90 pages en 72 heures, après des mois de procrastination. La panique de l’échéance imminente avait réveillé le Monstre de Panique, seule entité capable d’effrayer le Singe et de remettre le Décideur Rationnel au volant.

Et pour être totalement transparent je l’ai fait aussi, bon je l’avoue pas dans cette proportion et en total contrôle (en tout cas c’est ce que je me raconte). J’ai rédiger mon mémoire de fin de D.U (Diplôme Universitaire) de Telemedecine en une journée. C’était pas 90 pages mais une bonne 30aine. Ce qui reste au final un travail colossale quand on part de 0.

On dit merci la procrastination.

Procrastination : les deux visages

La procrastination n’est pas toujours la même. Urban distingue deux types principaux :

  1. Procrastination à court terme (avec échéances)
    Le Monstre de Panique intervient juste avant la date limite, nous forçant à agir. Cela mène souvent à des nuits blanches, mais le travail est fait.
  2. Procrastination à long terme (sans échéances)
    Plus insidieuse, elle concerne des projets sans échéances claires : lancer une entreprise, écrire un livre, ou même prendre soin de sa santé. Ici, le Monstre de Panique ne se manifeste pas, et les tâches restent inachevées indéfiniment.

Conséquences : Ce type de procrastination peut générer des regrets profonds. Comme le souligne Urban, la frustration vient non pas de l’échec, mais de ne jamais avoir essayé.

La science de la procrastination

La procrastination n’est pas simplement un problème de gestion du temps. C’est un conflit émotionnel. Des études montrent que la procrastination active les centres de récompense du cerveau, offrant un soulagement temporaire face à l’anxiété ou au stress lié à une tâche. Mais ce soulagement est de courte durée et souvent suivi de culpabilité.

Quelques chiffres révélateurs :

  • 95 % des adultes admettent procrastiner au moins occasionnellement.
  • 20 % des individus en font une habitude chronique, affectant leur carrière, leurs finances et leur bien-être​.
  • Selon une étude de 2013 publiée dans Psychological Science (oui parce que c’est toujours plus classe dans un journal Américain), la procrastination est liée à des niveaux élevés de stress et de dépression.

Reprendre le contrôle : stratégies pour surmonter la procrastination

  1. Comprendre le Singe de la Gratification Instantanée
    Reconnaître ses tendances est la première étape. Posez-vous cette question : « Suis-je en train de céder au plaisir immédiat au détriment de mes objectifs ? »
  2. Créer des échéances artificielles
    Si le Monstre de Panique n’apparaît que face à des deadlines, fixez-en même pour vos projets personnels. Par exemple, engagez-vous publiquement à atteindre un objectif d’ici une date précise.
  3. Fractionner les tâches
    Les grands projets peuvent sembler écrasants. Découpez-les en petites étapes concrètes. Par exemple, pour écrire un livre, commencez par rédiger une page par jour.
  4. Appliquer la règle des 2 minutes
    Inspirée par David Allen (Getting Things Done), cette règle stipule que si une tâche prend moins de deux minutes, faites-la immédiatement. Cela réduit l’encombrement mental et amorce le mouvement.
  5. Visualiser la « calendrier de vie »
    Urban propose un calendrier représentant chaque semaine d’une vie de 90 ans. Visualiser la brièveté de cette existence peut motiver à utiliser chaque moment de manière intentionnelle.

Procrastiner moins et vivre plus

La procrastination est une lutte universelle, mais elle n’est pas une fatalité. En comprenant ses mécanismes, en adoptant des stratégies adaptées, et en restant conscient de l’importance de nos choix, il est possible de reprendre le contrôle.

Alors, quel projet allez-vous enfin commencer aujourd’hui ? Peut-être pas tout de suite… mais bientôt.

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